L’épopée de la verrerie d’Art en Lorraine

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S’il y a bien un domaine où tous les Lorrains sont fiers d’être nommés, c’est l’art du verre, l’art du cristal. Depuis plus de cinq siècles, la Lorraine, terre d’accueil des verriers, s’impose comme un haut lieu du verre, où l’innovation technique n’a jamais cessé. Les plus grands verriers au monde sont Lorrains. Voici leur histoire.

Un verrier, gentilhomme verrier

Le développement de la verrerie en Lorraine est le résultat d’une politique régionale. La Lorraine possède de grandes forêts, autrefois utilisée comme combustible de premier ordre. Au Xve siècle, Le duc de Lorraine, suite aux fermetures des salines de Rozeliere, doit trouver un nouveau débouché à ces immenses quantité de combustible. L’établissement d’une industrie verrière semblait être idéal.

C’est ainsi que le duc Léopold accorda aux verriers le statut de gentilhomme, seul habilité à souffler le verre. Ce statut leur accorda un grand nombre de privilèges, comme celui de récolter le bois nécessaire à la production à titre gratuit. Nous sommes alors en 1448, le verrier est nomade, se déplaçant suivant les quantités de matières premières disponibles, dont le bois, bien trop couteux à transporter. Les verriers, alors assimilés aux nobles de race, prouve l’importance de l’industrie du verre à cette époque.

Le verrier du Moyen Âge s’installait dans une clairière proche d’une forêt, établissait son four, qui restait en activité pendant une période moyenne de huit à douze mois. À cette époque, la quantité de stère de bois consommée était astronomique. La population des villages voisins se plaignait du défrichement des forêts. Et pour cause, il fallait maintenir le foyer du four à une température de 1400°C sans aucune intériorisation.

Le verrier travaillait plus de douze heures par jour. Le verre fabriqué était de faible qualité, qualifié de verre de forêt en raison de sa couleur verdâtre. Une découverte va permettre d’utiliser de la cendre de fougère, afin d’améliorer la qualité, mais également dans un but tout aussi important, abaisser le point de fusion du verre. La meilleure maîtrise de la température des fours était essentielle à la qualité du verre.

L’apogée de la verrerie au XIX-XXe siècle

Une époque va être une véritable consécration pour nos verriers français. En 1890, des verriers comme Antonin Daum ou Émile Gallé vont être les instigateurs d’un vaste mouvement international de renouveau des arts décoratifs français au cours des vingt dernières années du XIXe siècle qui devait donner naissance à l’Art nouveau.

La ville de Nancy sera le berceau de ce mouvement artistique foisonnant où la nature s’impose dans tous les domaines : architecture, décoration, bijouterie … Un certain idéal de la femme et de la féminité s’impose durant ce qu’on appelle la « Belle Époque ». La verrerie d’Art Lorraine va pleinement profitéerde cet engouement et enthousiasme.

Antonin Daum ou Émile Gallé vont s’imposer comme des maîtres dans leur art. Émile Gallé, dans une recherche artistique mais aussi scientifique, va innover et créer de nouvelles techniques verrières à l’image de la marqueterie.

Si l’Art nouveau s’essouffle à la fin de la première guerre, l’Art déco, en complète opposition, va également sourire aux cristalliers français à l’instar de Baccarat et Saint-Louis.

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